Auteur(s) :

Kouadio Germain N’GUESSAN.

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Résumé :

La question de l’identité féminine telle que socialement construite et imposée à la femme constitue l’objet de cet article. À partir de la déclaration de Simone de Beauvoir selon laquelle l’on ne naît pas femme mais que l’on le devient, il retrace comment cette identité de la femme se construit progressivement dans la société. Il s’inspire de la démarche marxiste et de la sémiotique de Julia Kristeva pour montrer que les rapports sociaux entre l’homme et la femme sont une représentation mimétique du système capitaliste avec en son coeur l’exploitation de l’homme par l’homme. Ainsi, tout comme le capitaliste, l’homme s’appuie-t-il sur sa position de dominant, de pourvoyeur que lui confère le patriarcat pour étendre sa domination sur la femme. Celle-ci à son tour apparait comme un prolétaire, un esclave qui semble ne rien pouvoir faire pour renverser la situation et prend son statut comme un fait naturel. La raison fondamentale qui définit la femme comme un être de seconde classe s’enracine dans la division historique du travail qui confère à la femme le travail ménager non rémunéré et à l’homme celui de chef de famille, de pourvoyeur du bien-être familial, de maître. C’est cette division bipolaire du travail social qui sert de ciment à l’oppression sociale dont la femme est victime au point que ce qui relève du social devient naturel voire culturel. Aujourd’hui encore, la femme continue d’être considérée comme un individu de second rang au motif qu’elle est le « sexe faible ». Elle ne doit pas avoir les mêmes prérogatives que l’homme, être son égale. Cette vision des choses laisse à penser qu’on naît femme.

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